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Article paru dans le journal "La Meuse" du 02/10/2002 (extrait du site du journal) Un
artiste marqué à tout jamais par les camps Dix ans plus tard, il est déporté par les occupants nazis au camp de Breendonk. Comme des milliers d'autres prisonniers, il endure, souffre, et nourrit une compréhensible haine envers ses «bourreaux». À la sortie de cet enfer, en 1945, il ne peut garder tout ce poids sur le cœur et l'estomac, et il peint 32 gouaches racontant le véritable enfer vécu par les prisonniers. Ses œuvres sont criantes de vérité, elles seront d'ailleurs reprises un peu plus tard au sein du Mémorial Breendonk. Par la suite, dès les années 50, il se consacre à la gravure, et réalise des centaines de linogravures. Il veut aussi voir grand, et développe son art sur des toiles surdimensionnées : une vingtaine de panneaux de plus de 2 m2 (à voir à Andenne), et deux compositions de 3 mètres sur 2. Le crayon et le bic le démangent aussi. Éternel révolté, il édite deux revues dites «de démystification artistique». Les cahiers «Peint à la main» et «L'impertinent» sont destinés à mieux faire connaître son œuvre et ses combats. Une lutte engagée pour dénoncer de nombreuses absurdités. A.M. Wilchar, de son véritable nom Wilhem Pauwels, offre une multitude de facettes qui toutes surprennent. Wilchar se décline sous toutes les couleurs dans une exposition qui vient d'ouvrir ses portes à la salle des fêtes de l'hôtel de ville d'Andenne. Wilchar, c'est un véritable personnage. Un homme qui ne peut pas passer inaperçu. Non pas forcément qu'il dérange, mais son caractère, son passé (voir ci-dessous), ses œuvres, son look, tous ses à-côtés font de lui un «autre homme». Impossible donc de le résumer à un seul terme, un seul adjectif, un seul qualificatif. Wilchar est présenté comme un «imagier populaire». Certes, des images, il en imagine, il en dessine, et il en donne, au présent comme au passé, mais des mots ne pourront jamais les résumer. C'est d'autant plus difficile que Wilhem Pauwels est un artiste aux multiples savoir-faire : peintures, linographies, affiches, et même écriture. L'artiste bruxellois est même très prolifique, il a déjà réalisé plus de 80 affiches à caractère politique ou social (voir ci-dessous), 32 gouaches, 23 peintures à l'huile sur bois, plus de 145 linogravures, et des dizaines de compositions de tous types. Ses œuvres sont pour la plupart engagées, colorées, et très accessibles. Wilchar dessine, peint des sujets très simples, aux messages très clairs. Son art qualifié de «populaire et social» s'adresse à tous, il ne requiert aucun savoir préalable. Les visiteurs de l'exposition ne doivent d'ailleurs pas s'étonner. Le but n'est pas de présenter des œuvres esthétiquement belles, mais de faire passer des messages simples et percutants, souvent en rapport avec la guerre, la politique, et la lutte contre les extrémismes. Et lorsqu'on se trouve devant un tableau ou une affiche, plusieurs questions viennent à l'esprit : « Est-ce bâclé ? Est-ce laid ? N'est-ce-pas un peu kitch ? » A vous de juger. À en croire le livre d'or du site internet de l'artiste (car oui, Wilchar s'exprime aussi sur cette immense toile qu'est le net), Wilchar a ses admirateurs, y compris parmi les enfants. Preuve peut-être que les messages sont effectivement percutants. L'art de Wilchar, vous avez dit bizarre ? ALEX MARTIN À NOTER L'exposition « Wilchar, imagier populaire » à l'hôtel de ville d'Andenne, du lundi au dimanche de 14 à 18 h, sauf les vendredis et samedis, de 10 à 18h, jusqu'au 24 novembre. Entrée libre. Renseignements : Maison de la Laïcité d'Andenne, 085/84.22.30 ou www.wilchar.be INTERNET Wilchar, un artiste étonnant, intriguant, aux messages percutants |